«On meurt de faim. On meurt de soif. On meurt d’ennui.
On meurt de rire. On meurt d’envie. On meurt de peur.
On meurt à la guerre bien entendu. On meurt de maladie.
On meurt de vieillesse. On meurt tous les jours. »
Eugène Ionesco, Journal en miettes, Mercure de France, 1967.»
Quand l’expression biaise la compréhension
Le verbe mourir, le mot mort sont employé dans plusieurs expressions quotidiennes comme nous le démontre ci-haut le grand dramaturge roumain Eugène Ionesco. Il est en bien autrement lorsque la mort frappe nos proches. Plusieurs n’arrivent pas à mentionner ces mots et se raccrochent à des expression où ils en sont absents. Vous connaissez celles-ci?
Il est parti.
Il dort pour toujours.
Il est au ciel.
Il était malade.
Celles-ci permettent d’atténuer la douleur à la personne qui la dit, qui a à annoncer la mort d’un être cher à un enfant. Cependant, comme vous et moi l’enfant a beaucoup d’imagination et son monde imaginaire est très, très, très fertile!
Lire:
Un enfant sur vingt pleure un parent
Comment parler de la mort d’un animal de compagnie avec son enfant?
Endeuillée à 6 ans par le suicide de sa maman
Et si nous faisions un petit exercice !
Vous vous souvenez quand vous étiez petit (vers l’âge de 4-5-6 ans, parce qu’après on est grand!) toutes les histoires que vous aimiez vous raconter avant de vous endormir ? Les chuchotements qui embarrassaient peut-être vos parents et qui vous rappelaient que c’était l’heure de dormir? Imaginez que maman, dans la soirée, vous ait exprimé que « grand-papa est parti au ciel pour toujours parce qu’il était malade ». Vous lui avez posé quelques questions auxquelles elle vous a répondu qu’elle vous expliquerait une autre fois. Zut.
Alors, avant de vous endormir, le petit hamster se met à courir.
Pourquoi il est parti au ciel grand-papa? Comment je vais pouvoir le revoir?
Pourquoi il n’est pas venu me voir avant de partir? Et si je construisais une échelle pour le rejoindre…
Quand je serai grand je vais construire une fusée pour le voir à tous les jours…
Sur quel nuage il habite maintenant? Est-ce que grand-papa est fâché après moi?
Pourquoi maman pleure, est-ce que je lui ai fait de la peine?
Papa a le rhume est-ce qu’il va aller au ciel pour toujours lui aussi?
Grand-papa, je veux aller te rejoindre au ciel…
Et , toutes ces réflexions, ces questions vous tourmenteraient jusque dans les bras de Morphé…
Si vous étiez le parent de cet enfant, qu’auriez-vous à lui dire pour le rassurer?
Qu’aimeriez-vous lui dire pour l’aider dans sa compréhension?
Aimeriez-vous un outil tangible pour vous seconder? Pourquoi-pas le livre Est-ce que tout le monde meurt?
Lire: Témoignages des lecteurs
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Je pense que cette publication est très intéressante pour moi, grand-mère et pour chacun. Merci
Super article Lynne. Que de questions nous avions lorsque nous entendions ces mots tout petit!
Pour ce qui est de l’utilisation du mot MORT dans nos phrases, quoique je n’ai pas peur de la mort, je sais que nous programmons tout. Alors les gens qui disent continuellement « mort de peur » » mort de rire » etc, programme et envois une commande à l’univers.
Je crois qu’en utilisant ces expressions on essaie de banaliser ou peut-être d’intégrer le concept de la mort d’une autre façon mais pas nécessairement la plus positive, d’où les tabous qui s’installent insidieusement. Merci Carele pour cette réflexion
Wow! Très intense comme réflexion. Me revoilà à cinq ans qui entend ma mère dire « Grandpapa est devenu un ange et il est parti rejoindre les autres anges dans le ciel. Si tu ferme tes yeux et que tu écoutes, tu sentiras qu’il est prêt de toi et qu’il te dit qu’il t’aime. »
C’est la magie des mots et des souvenirs! Merci pour ce partage Nathalie 🙂
Très intéressant Lynne… comment amener le sujet d’une autre façon. Bonne journée !
Merci Mélanie!
Très belle article qui porte a réfléchir. Nous devons être honnête avec nos enfants.
Tout à fait Janie, l’honnêteté est la base du lien de confiance entre l’enfant et ses parents
Je dois avouer avoir eu la chance d,avoir eu des parents qui ont été « honnête » pour me parler de la mort » quand j’ai perdu ma grand-mère à 4 ans puis une autre à 6 ans. Deux de mes enfants ont perdu leur père quand il avait 3 et 7 ans et j’ai aussi essayer de mettre des mots simples, sans histoires ni frioritures, mais en parlant encore et encore, simplement, avec mes enfants, pour pouvoir à un moment passer au dessus de cette douleur, de ce grand vide qu’est la mort. Car le mort après tout est ce qui magnifie la vie.
Quel beau témoignage!merci
Un article très intéressant qui pousse à la réflexion … Merci bien Lynne !!! 🙂
Merci Laurie 🙂
Très intéressant cet article.
Merci Danielle!