Une collègue auteure, Lucille Bisson, participe à un concours de nouvelles avec son texte « La découverte », tiré de son recueil de cinquante nouvelles, Dominos. Elle est actuellement en 2e place et les gagnants sont décernés par le nombre de votes populaires enregistrés. Elle est la seule québécoise en finale à ce concours. Au départ, 170 textes ont été soumis et trente de ces textes ont été qualifiés pour la finale, dont le sien!
Pour l’encourager et ajouter votre vote avant le 21 mars, voici la façon de procéder:
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Rendez-vous sur le site : http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/la-decouverte
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Lisez la nouvelle
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Cliquer sur « J’aime » à la fin de l’histoire (si vous avez aimé… naturellement ! )
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Vous serez amené sur une autre page où l’on vous demandera de vous inscrire. Deux choix s’offrent à vous :A) Soit vous inscrire avec votre compte Facebook (vous devez indiquer votre adresse courriel et votre mot de passe de Facebook) OU B) Vous inscrire sur le site de ShortÉdition.com
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Une fois inscrit pour pouvoir voter, vous DEVEZ REVENIR SUR LE LIEN DE SA NOUVELLE : http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/la-decouverte
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Et vous cliquez de nouveau sur « J’aime »
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Un message « Merci d’avoir voté » apparaitra si votre vote est enregistré.
Le concours se termine le 21 mars. Vous ne pouvez voter qu’UNE SEULE FOIS. (Il se peut que vous ayez déjà voté lors des qualifications qui se tenaient avant le 1er mars. Vous pouvez revoter pour les finales qui se tiennent du 1er mars au 21 mars 2013.
« Je vous remercie énormément de prendre quelques minutes pour enregistrer votre vote » – Lucille Bisson –
La découverte
(nouvelle de Lucille Bisson auteure de Dominos)
Jenny marchait dans la forêt d’une démarche incertaine, bien qu’elle se sache en terrain connu dans cet environnement étrange. Elle ne se souvenait pas y être jamais venue, mais ses yeux se souvenaient des couleurs, son nez humait les odeurs, ses oreilles étaient familières avec les bruits ambiants. Cependant, son esprit n’avait aucune idée où il se trouvait réellement. Plus elle foulait l’épais tapis de feuilles, plus cette sensation de déjà-vu prenait place en elle. Dans un arbre, un geai bleu s’en donnait à cœur joie pour conquérir une femelle qui lui répondait avec ardeur.
Sur la droite, elle entendit le son mélodieux d’une cascade qui coulait lentement. Elle dirigea ses pas ainsi que son attention vers cette clairière, tout en savourant la chaleur du soleil et la douceur du vent, Jenny prit conscience qu’elle était perdue. Étrangement, elle n’avait pas peur. Le calme et la paix qui régnaient autour d’elle suffisaient à la rassurer.
— Où est-ce que je suis ? se questionna-t-elle sans trouver de réponse.
Elle continua son avancée, s’approchant de la cascade. Faisant une coupole avec ses mains, elle but de l’eau qui s’avérait être fraîche et cristalline.
Tout à coup, elle leva rapidement la tête. Venus de nulle part, des pleurs de bébé se firent entendre sur sa gauche. Elle se précipita vers un boisé dense où s’emmêlaient des sapins, des épinettes, des peupliers et des bouleaux. Se frayant un chemin à mains nues, elle réussit, après maints efforts, à distinguer l’endroit exact d’où provenaient les pleurs. Avec l’énergie du désespoir, mais surtout habitée par l’envie urgente de trouver ce poupon, elle continua avec ardeur son travail de défrichage. Elle n’entendait plus le son de la cascade. À bout de force, elle fit une pause, mais paniqua quand les pleurs devinrent plus stridents.
— Le pauvre ! Il faut que je le trouve ! Il va s’époumoner à crier ainsi.
Sans plus attendre, Jenny poursuivit sa course folle. Plus elle se rapprochait des sons plus ils augmentaient en intensité. Son cœur battait la chamade, ses muscles lui faisaient mal, sa respiration était courte en raison de l’effort surhumain qu’elle déployait pour atteindre le bébé qui avait besoin d’aide.
— Oh non ! Seigneur non !
Son sang se glaça d’effroi. Droit devant elle, à quelques mètres, elle vit avec horreur une imposante créature s’avancer lentement et suivre les cris perçants de l’enfant. Un ours noir, énorme ! Jenny figea sur place. Elle respirait rapidement, à petits coups, pour ne pas être entendue. Elle l’apercevait maintenant dans toute sa grandeur. Il se dandinait tout en flairant le sol de son gros museau. Jenny, impuissante devant la scène, vit le monstre se lever sur ses pattes de derrière puis lancer un grondement effrayant. Il se pencha de nouveau vers l’enfant, le saisit dans sa gueule et se sauva en courant tenant bien sa proie entre ses crocs. Le bébé ne pleurait plus.
Jenny tenta de crier ! Mais paralysée par la peur, elle n’émit aucun son, ne fit aucun geste pour venir en aide à ce petit être sans défense.
Elle se réveilla en hurlant, le corps en sueurs, les cheveux collés au visage. Elle s’assit brusquement dans son lit et, par réflexe, par habitude, saisit de ses deux mains son ventre dégonflé : ce ventre inanimé, endeuillé, écorché. Encore sous le choc, elle pleurait toujours l’enfant qui n’avait pas voulu d’elle, son enfant mort-né.
Sur l’oreiller, elle trouva une note d’André son mari. « Je devais partir plus tôt, j’ai une entrevue avec une nouvelle employée ce matin. Repose-toi. Je t’aime. À ce soir ! »
Il ne savait plus comment la prendre. Son désespoir était omniprésent, son deuil durait depuis des semaines. Même les séances avec son psychiatre ne menaient à rien. Elle ne faisait que pleurer sur son sort, incapable de comprendre pourquoi la vie ne voulait pas prendre forme en elle. C’était la troisième fausse couche qu’elle faisait en autant d’années.
Les larmes inondèrent une fois de plus son visage ravagé par la douleur. En avalant un cachet de Valium, Jenny se recoucha, tentant de calmer, encore une fois, son cœur inconsolable de maman orpheline.
***
Merci d’encourager les auteurs québécois! Vous désirez vous procurer son recueil de nouvelles Dominos? Cliquez sur ce lien http://www.lucillebisson.com/achat.htm il se détail 20$ plus les f rais de livraison
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